Introduire le genre dans l’ESNU : une question de justice et d’excellence

Nous voulons tous et toutes être égalitaires dans notre manière d’enseigner, mais le sommes-nous vraiment ? Les recherches sur le genre en éducation montrent que l’enseignement n’est pas neutre et que les élèves ne se sentent pas impliqués de la même manière, selon leur sexe, classe sociale ou origine ethnique… Ces effets se poursuivent tout au long de leur scolarité : leur orientation professionnelle en est le révélateur.

 

Isabelle COLLET, Informaticienne, Professeure en science de l’éducation à l’université de Genève, Directrice de l’équipe Genre – Rapports intersectionnels, Relation éducative.

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Questions au sujet de la vidéo Introduire le genre dans l’ESNU : une question de justice et d’excellence

  1. Bravo Isabelle! Limpide et efficace sans compter l’humour (j’ai adoré:«il n’y a plus d’argent pour les caisses»).
    Pourrais-tu donner quelques pistes concrètes pour rendre l’environnement aimable aux filles et aux groupes discriminés? Peut-être en particulier en ce qui concerne la violence (sexiste, raciste, …)?

    par: Anonyme
  2. J’ai fait mes études dans des filières genrées (très « féminines ») et enseigne aujourd’hui l’Histoire de l’Art en ESA, dans une filière à majorité féminine.
    Je sais que même si les étudiants sont minoritaires dans la filière, ils auront plus d’opportunités professionnelles que les étudiantes (d’ailleurs – bien malgré moi – je retiens plus facilement les prénoms des garçons que des filles, qui, plus nombreuses, se « perdent dans la masse »).
    
J’essaye de travailler dans mon cours les stéréotypes de genres. Par exemple, j’insiste sur le fait que l’art préhistorique pourrait tout aussi bien être les créations de femmes que d’hommes (quelques indices découverts ces dernières années tendent à prouver que des femmes sont intervenues dans l’art pariétal) ; je pointe le machisme présent dans des tableaux (avec des sujets participant à présenter la femme comme un objet de désir) ; je présente des femmes-artistes des temps modernes en expliquant que je n’en avais même pas entendu parler lorsque je faisais mes études à l’université et qu’elles ont souvent été oblitérées par les hommes qui ont façonné l’histoire de l’art (comme pour les femmes scientifiques).
    
Mon intention est de créer un sentiment de colère encourageant les étudiantes à se battre et les étudiants à les soutenir. Je m’interroge cependant sur le fait qu’en attirant leu attention sur cette problématique, je risque de renforcer chez certain.e.s l’idée qu’il n’auront pas les mêmes chances, et finalement renforcer la menace du stéréotype… Qu’en pensez-vous?

    par: Anonyme
  3. Pour rendre l’enseignement plus égalitaire, vous proposez notamment d’utiliser une écriture plus inclusive, et j’adhère totalement.
    Sauf que revoir l’ensemble de ses syllabus, notes de cours et autres consignes en appliquant les règles est extrêmement chronophage (je ne parle pas de créer de nouveaux documents, mais d’adapter les anciens). Avez-vous (ou les personnes présentes au colloque) des exemples de bonnes pratiques qui permettent de faciliter ce travail de réécriture (ou en tout cas d’en réduire le coût humain/financier…) ? Déjà merci.

    par: Anonyme

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